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Libération

H&M: les CRS vident le dépôt

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Mais selon le préfet, la direction du groupe est prête à négocier avec les grévistes.
publié le 29 décembre 2004 à 3h39

«Je buvais une tasse de thé quand j'ai vu arriver une cinquantaine de CRS. Le commandant nous a dit : "Vous avez cinq minutes pour évacuer les lieux." Alexandre Melon, le directeur du dépôt, s'est précipité pour démonter lui-même notre tente.» Isaka est écoeuré. En un quart d'heure, les CRS ont réduit à néant seize jours de blocage. «Bousculés, parfois avec brutalité», les salariés n'ont pas cherché à résister.

Depuis le lundi 13 décembre, les camions du groupe suédois étaient coincés dans l'entrepôt du Bourget (Seine-Saint-Denis). Privés d'approvisionnement, les 63 magasins français devaient brader les collections d'été. La centaine de grévistes comptait, comme en 2000, obliger la direction à ouvrir des négociations salariales. Sans succès jusqu'ici : «Refusant de négocier sous la pression», H&M s'était simplement engagé à ouvrir des discussions le 10 janvier si les salariés acceptaient d'évacuer le dépôt. La chaîne suédoise avait assigné 76 salariés en référé pour «entrave au travail et à la liberté de circulation».

Surprise ! Vendredi, le tribunal de grande instance de Bobigny avait donné trois jours aux grévistes pour lever le camp. Les salariés avaient préféré passer le week-end de Noël dehors. Lundi, tous redoutaient de voir le préfet demander, comme la loi l'y autorise, «le concours de la force publique» (lire ci-contre). Fausse alerte. Seules deux patrouilles de routine s'étaient présentées. La préfecture semblait privilégier le dialogue. «Ils ont calculé leur coup pou