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Le Mexique perd le fil face à la Chine

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Les maquiladoras pâtissent de la baisse des commandes américaines depuis 2001.
publié le 30 décembre 2004 à 3h39

Région d'Hidalgo envoyé spécial

A Tizayuca, petit village situé dans la région d'Hidalgo, au centre du pays, le textile est la principale source d'emploi industriel depuis des générations. Dans les années 90, avec le développement des maquiladoras ­ ces usines où l'on coud pour des fabricants étrangers ­, la production a explosé. Mais depuis l'année 2001, six entreprises sur une quinzaine ont fermé leurs portes. «La Chine est en train de nous laminer et nous allons encore tomber plus bas avec l'ouverture totale du marché américain en 2005», explique Tomas Aja Sainz, un patron qui a déjà dû liquider deux de ses trois usines. «Ce secteur n'a pas d'avenir, ajoute l'entrepreneur. Le gros de notre production va disparaître, seules survivront des boîtes très spécialisées.»

Fausses étiquettes. La situation de Tizayuca et d'Hidalgo est loin d'être originale : depuis quatre ans, les régions de Torreon, Puebla ou Merida, aussi spécialisées dans la confection, ont beaucoup souffert. Si le textile fut longtemps l'un des grands moteurs de l'économie du pays, il peut désormais être considéré comme un secteur sinistré : 400 000 ouvriers sur 1 million ont perdu leur travail depuis 2001. Les déboires ont commencé avec le ralentissement de la croissance aux Etats-Unis en 2001. Bon nombre de grandes marques américaines qui sous-traitent leur fabrication dans les maquiladoras choisissent alors de se réorganiser. Bilan : plusieurs centaines d'usines quittent le Mexique et s'installent... en Chine.