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Libération

Les boîtes de nuit ne sont pas à la fête

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10% d'entre elles pourraient fermer en 2005. Raison principale: la vogue des bars musicaux.
publié le 31 décembre 2004 à 3h40

«La soirée de Halloween a été décevante, la Saint-Sylvestre s'annonce pire.» Hervé Taron, propriétaire du Cinq à L'Hôpital (Moselle), triple habituellement son chiffre d'affaires le 31 décembre. Cette année, il a «cinq fois moins de réservations qu'en 2003». Morosité passagère ? Selon les syndicats, 10 % des 3 400 discothèques de France pourraient fermer dès 2005. «La moitié sont en redressement judiciaire», s'alarme Aimé Teissier, président de la branche discothèque de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (Umih), qui s'inquiète pour les 32 000 salariés du secteur.

Ringardisées, les boîtes cèdent le terrain aux bars musicaux. «Lundi, j'ai cours de tango, mercredi concert de jazz, et vendredi un jeune DJ vient mixer», raconte Jérôme, 27 ans, ex-clubber devenu fidèle à un bar de Belleville. «L'ambiance est chaleureuse. Et elle décolle assez tôt, ce qui me permet de sortir si je bosse le lendemain.» Vers 2 heures du matin, rares sont les clients prêts à payer l'entrée en boîte. Surtout s'ils n'y font qu'un rapide tour de piste : la plupart des préfets imposent la fermeture à 4 heures du matin. «Au moment où la fête bat son plein, il faut mettre 500 personnes dehors !» regrette Aimé Tessier. A peine quelques départements se distinguent : l'Eure-et-Loir, le Loiret et les Ardennes ouvrent jusqu'à 7 heures.

Loi antibruit. Deuxième grief syndical : la chasse aux conducteurs alcoolisés. Elle aurait amputé de 24 % le chiffre d'affaires du secteur. «La répression a vidé les route