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Libération

Les cadeaux d'affaires, colis piégés pour les entreprises

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publié le 31 décembre 2004 à 3h40

C'est un agenda, des chocolats, du foie gras, parfois une jolie montre, de temps en temps une trottinette ou un best of de la Star Ac quand les dir com se font audacieux. Tous les ans, de la mi-décembre à la mi-janvier, impossible d'échapper aux cadeaux d'affaires, une tradition vieille comme le commerce. Depuis plusieurs années, pourtant, ce folklore d'entreprise traverse une «crise de mutation». «Nous sommes victimes de la réduction de tous les budgets "non vitaux" dans l'entreprise et de l'apparition de chartes éthiques qui parfois interdisent l'usage de cadeaux», explique François Raynaud de Lage, président du Syprocaf, le Syndicat des producteurs de cadeaux d'affaires et d'objets de communication.

Christian (1), PDG d'un groupe de matériel informatique, témoigne du changement «radical» des pratiques depuis les années 70. «Quand j'ai commencé à travailler, en 1968, les gens recevaient des caisses de très bon vin, des billets pour les tropiques. A partir des années 80, ça a diminué et aujourd'hui, chez nous, le cadeau est formellement interdit. Récemment, j'ai dû licencier un responsable des achats qui choisissait ses fournisseurs en fonction des cadeaux proposés. Quant aux fournisseurs corrupteurs, on leur a imposé une baisse de 20 % de leurs tarifs s'ils voulaient continuer à travailler avec nous.»

«Belle époque». En septembre, à Lyon, un des salons du Syprocaf (2) réunissait fabricants de bijoux, soieries, maroquinerie, électroménager, spécialisés dans le cadeau d'affair