Pour les PME de l'agroalimentaire français, le passage à 2005 a eu comme un petit goût de bug du millénaire... Depuis le 1er janvier, l'ensemble de la filière alimentaire est théoriquement en mesure de garantir au consommateur la «traçabilité totale», en application de l'article 18 du règlement européen voté en janvier 2002. L'article exige des professionnels jusqu'au plus petit paysan qu'ils tiennent à jour une base d'informations sur l'origine de tous les ingrédients (y compris provenant de l'étranger) ayant servi à l'élaboration de leur produit, ainsi que l'identité de tous les distributeurs à qui chaque lot de produit fini a été envoyé, de l'épicerie à l'hypermarché.
Révolution. En France, entre 10 000 et 15 000 entreprises agroalimentaires ont cravaché et cravachent encore pour opérer ce qui est parfois une petite révolution. «Jusqu'à ces derniers mois, des adhérents viennent nous voir pour nous dire : "Il y a un truc le 1er janvier. On fait quoi ?" C'était un peu le bordel», témoigne-t-on dans une association d'entreprises. La Direction générale de l'alimentation (en charge des contrôles sur les produits animaux) note que «pour certains opérateurs (élevages, cultures agricoles), qui n'ont pas toujours une culture de l'écrit, enregistrer les données procède d'une révolution».
Plusieurs entreprises ont embauché pour l'occasion des responsables qualité, et ont dû remiser dans les tiroirs les petites fiches manuscrites. Une véritable aubaine pour les sociétés informa