Menu
Libération

H & M, les grévistes dévoilent l'envers du décor

Article réservé aux abonnés
Des discussions entre direction et syndicats commencent aujourd'hui.
publié le 3 janvier 2005 à 23h22

Eteindre l'incendie. Rude tâche en perspective pour la direction d'H & M, qui entame cet après-midi une «discussion» avec les syndicats. Depuis mercredi ­ lendemain de l'expulsion par les CRS de l'entrepôt du Bourget occupé par les salariés ­, le conflit a changé de nature. La centaine de grévistes, issus principalement du site du Bourget (Seine-Saint-Denis), a tenté d'impliquer les vendeurs et les clients. Les revendications salariales ont viré à la dénonciation des conditions de travail. Et le blocage de l'entrepôt s'est mué en jeu de piste dans Paris.

Popularité. Expulsés, les grévistes ont manifesté devant huit magasins : Rennes, Haussmann, Saint-Lazare, Rivoli, les Halles, la Défense, Drancy et Roissy. L'occasion de mesurer la popularité croissante du mouvement. Boulevard Haussmann, des passantes se font expliquer le quotidien d'un manutentionnaire : cadences accélérées, cartons de 20 kg à porter, doigts écrasés par les trolleys. Rue de Rivoli, un chauffeur de bus adresse un Klaxon amical. Forum des Halles, des salariés de Morgan, de Zara ou de la Fnac se joignent à ceux d'H & M : «Il fallait bien que quelqu'un parle des méthodes employées dans le commerce.»

Rallier les vendeurs est plus délicat dans un univers peu habitué aux conflits sociaux (lire ci-contre). Les manifestants ont beau chanter «On se bat aussi pour vous !», ils se heurtent partout aux mêmes regards fuyants : «Je suis en CDD et je ne veux pas d'emmerdes.» Enceinte, une vendeuse empoche le tract mais refus