Berlin de notre correspondante

Le mouvement de protestation tant redouté contre la mise en oeuvre, au 1er janvier, de la réforme des prestations chômage, baptisée Hartz IV (lire ci-dessous) n'a pas eu lieu. Pourtant, la situation aurait pu être explosive. Car, ce week-end, l'Office du travail a été obligé d'admettre des défaillances dans son système informatique. Près de 1,8 million de personnes risquait de ne pas voir leur indemnité tomber sur leur compte. L'été dernier, l'envoi des formulaires de plusieurs pages demandant aux chômeurs de détailler leur situation financière avait provoqué d'immenses manifestations dans les villes allemandes, surtout à l'Est. Lundi, seulement une vingtaine de villes ont répondu à l'appel du mouvement altermondialiste Attac et des organisateurs des «manifestations du lundi», lancées en août sur le modèle des manifestations contre le régime de l'ex-RDA de 1989.

Depuis octobre, le gouvernement Schröder a redoublé d'efforts dans sa communication. Le ministre de l'Economie, Wolfgang Clement, qui a associé son destin politique à la bonne mise en oeuvre de Hartz IV, s'est montré satisfait de la première journée d'application de la réforme. Il avait souligné dimanche que tout demandeur d'emploi qui n'aurait pas reçu son virement avait la possibilité de se présenter au guichet de son ANPE pour se faire payer en liquide. Finalement, 230 000 cas problématiques ont été recensés, selon Clement.

Au-delà de la question technique du règlement des prestations,