Retour aux bénéfices et poursuite de la réduction des effectifs. Le budget de la SNCF version 2005, révélé par la Tribune d'hier, et qui sera adopté le 19 janvier lors d'un conseil d'administration, prévoit un bénéfice courant de 113 millions d'euros, et une réduction de 3 590 emplois (environ 3 700 embauches contre 7 300 départs) sur un total de 168 300. Après quatre ans de pertes, la SNCF profite notamment de nouvelles cessions d'actifs et du versement de l'Etat au titre de l'aide au redressement de l'activité fret. Cette dotation en capital de 800 millions d'euros ­ à la condition d'être avalisée par Bruxelles (ce qui n'est pas encore acquis) ­ permettrait de réduire la dette, et donc de diminuer les frais financiers. Par ailleurs, l'entreprise compte sur une hausse de ses recettes et une poursuite de la réduction de sa masse salariale.

Sans surprise, c'est le fret (avec plus de 1 500 suppressions d'emplois) qui supporte la coupe la plus importante. Le plan de relance de l'activité marchandise de l'entreprise, qui représente depuis des années le principal foyer de pertes de la SNCF, se recentre sur les trafics les plus rentables. Il se traduira aussi par une baisse du trafic (-2 % en volume), mais une amélioration des résultats financiers de l'activité (228 millions d'euros de pertes prévues contre 408 en 2004).

Le budget a déjà suscité des réactions virulentes chez les syndicats. Alors que la CFDT a déclenché une procédure d'alarme sociale, quatre organisations ­ CGT, Fgaa