New Delhi de notre correspondant
Anisul Haque, président de l'Association des fabricants et des exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA), livre pour Libération son estimation de l'impact de la levée des quotas textile sur son pays.
Quel impact aura l'abolition des quotas textile au Bangladesh ?
L'industrie textile est la plus importante au Bangladesh, elle emploie deux millions de personnes et compte pour 76 % des exportations du pays. Toutes les études réalisées à ce jour prévoient une catastrophe après la levée des quotas. Selon différents rapports, entre 80 000 et un million d'ouvriers pourraient être licenciés, et jusqu'à 40 % des usines seraient menacées de faillite. Ceci dit, toutes ces études ont été réalisées à partir de données anciennes et, en tant que chef d'entreprise, je suis moins pessimiste. A voir le comportement de mes clients, je ne pense pas que les importateurs vont immédiatement recentrer toute leur production sur la Chine ou l'Inde. Les commandes pour la saison prochaine, en tout cas, sont quasiment inchangées. A mon avis, les acheteurs vont prendre le temps de se positionner, d'étudier les performances des différents pays producteurs. Si elle a lieu, la catastrophe ne se produira pas dès 2005, mais plutôt à partir de 2006.
L'industrie s'est-elle préparée à cette nouvelle concurrence ?
Les entreprises qui le peuvent essayent bien sûr de se moderniser en investissant dans les machines afin d'améliorer leur productivité. Nous militons aussi auprès du go