Orléans, correspondance.
Les syndicats des parfums Christian Dior de Saint-Jean-de-Braye (Loiret) n'en reviennent toujours pas : une taupe censée piéger le personnel et même l'inciter au vol aurait été introduite par la direction. Depuis plusieurs mois, l'entreprise qui emploie 1 702 salariés constate la multiplication de vols de ses produits, pouvant aller jusqu'à l'enlèvement de palettes entières. «Nous comprenons qu'il faille des mesures drastiques pour que tout cela cesse, mais pas celle-là. Aujourd'hui, les salariés se sentent espionnés», regrette Didier Vela, secrétaire du syndicat CGT. Un sentiment d'aigreur partagé par Henri Sauron, son confrère de la CFTC : «Je ne pense pas que les employés repartent le soir avec des palettes de parfums dans leur 2 CV !»
L'histoire remonte à la mi-décembre. Didier Vela accompagne alors un salarié convoqué par la direction du personnel à son entretien préalable de licenciement. Motif : participation à la disparition de produits. «Le DRH nous a présenté un sac rempli d'une vingtaine de produits fabriqués par nos laboratoires et destinés à la destruction. Notre collègue était accusé de les avoir cédés à un jeune intérimaire qui n'avait pas accès au magasin de l'entreprise», rappelle Didier Vela. «Et c'est là que le DRH a sorti un rapport rédigé par ledit intérimaire. Vous en connaissez beaucoup des intérimaires qui proposent spontanément des rapports sur les collègues ?» Une fois les salariés alertés sur le contenu du rapport de l'in