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Libération

Ubisoft, la pépite que Matignon ne veut pas laisser filer

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L'éditeur français de jeux vidéo convoité par l'américain Electronic Arts.
publié le 7 janvier 2005 à 23h28

Comment sauver Ubisoft ? Depuis l'annonce, le 20 décembre, de la prise de participation de 19,9 % de l'américain Electronic Arts au capital de cette pépite de la French touch, le monde du jeu vidéo français est en émoi et redoute que l'ancienne entreprise familiale, fondée par cinq frères bretons, ne tombe dans l'escarcelle du premier éditeur mondial.

Impuissance. Une intrusion jugée «hostile» par l'éditeur français, très prisé pour ses studios de création, et qui se démène auprès de ses actionnaires pour éviter de passer sous pavillon américain. Le tout sous l'oeil très inquiet d'un gouvernement qui, délocalisations obligent, affirme vouloir défendre ses industries d'avenir. Or voilà un secteur créateur d'emplois, jeune, innovant et dans lequel la France a longtemps été en pointe. «On est très attaché à ce que Ubisoft reste une entreprise française», déclare-t-on dans l'entourage du Premier ministre, où l'on suit de très près l'affaire. Tout en reconnaissant une certaine impuissance : «On fait confiance aux dirigeants de l'entreprise pour trouver une solution. L'Etat ne peut se substituer au marché.»

A première vue, le combat est très inégal : redoutable machine financière, Electronic Arts vaut trente fois en Bourse les 477 millions d'euros d'Ubisoft et dispose d'un trésor de guerre de 2,4 milliards de dollars. De quoi croquer tout cru le petit français. Avec 17,5 % du capital mais 26 % des droits de vote, la famille Guillemot, minoritaire, a sollicité Vivendi, un des deux au