Pékin correspondance
«Rue de la Soie : dix minutes pour démolir vingt ans d'histoire», titrait vendredi le Quotidien de la jeunesse de Pékin. La veille, dans la capitale chinoise, les bulldozers n'avaient rien laissé des dizaines de boutiques et des stands, royaume de la contrefaçon chinoise, qui faisaient la joie des acheteurs chinois et étrangers : faux sacs Louis Vuitton, fausses lunettes Gucci ou fausses montres Rolex à des prix défiant toute concurrence, marchandage possible de surcroît.
«Image de marque». Le dernier jour, les vendeurs ont tenté une dernière fois de s'opposer à la fermeture de leur marché décidée par les autorités. «C'est nous qui en avons bâti l'image de marque après des années de dur labeur», protestait Sun Xiuzhen, détenteur d'un bail dans la ruelle.
Trois mètres de large et des centaines de mètres de long, une affluence pouvant atteindre 20 000 personnes le week-end : la rue de la Soie était devenue un lieu incontournable d'un séjour à Pékin.
Pour justifier la destruction du marché, les autorités municipales ont d'abord invoqué les raisons de sécurité : l'impossibilité pour les pompiers d'intervenir en cas d'incendie. Mais au bout de la rue de la Soie se trouve l'ambassade des Etats-Unis, dont un porte-parole a félicité la municipalité pour sa «sage» décision de mettre fin à la vente des produits contrefaits à ciel ouvert. Et ce n'est sans doute pas un hasard si la démolition du marché intervient à quelques jours de l'arrivée en Chine de Don Evans, le s