Le Salon de Detroit, berceau de l'industrie automobile américaine, a ouvert ses portes hier sur un constat plus que préoccupant pour les vedettes de Motor Town. Alors que le marché américain, premier mondial, fonctionne à plein régime (16,9 millions de voitures neuves vendues l'an dernier), à grands renforts de rabais faramineux et de crédit à coût minime, ce sont les étrangers, et surtout les Japonais, qui en profitent le plus. L'an dernier, les «Big Three» américains, General Motors, Ford et DaimlerChrysler, ont vu leur part de marché combinée reculer au niveau historiquement bas de 58,7 %, tandis que leurs rivaux Toyota, Honda et Nissan décrochaient plus de 26 % du gâteau, selon les chiffres publiés par l'agence Autodata.
Illustration de cette poussée japonaise : Toyota, qui avait déjà détrôné Ford de la deuxième place du classement mondial des constructeurs en 2003, est devenu en 2004 le premier groupe étranger à vendre plus de 2 millions de véhicules aux Etats-Unis en un an. Nissan, la filiale de Renault, a, quant à elle, vu ses ventes croître de 24 %, avec près d'un million de véhicules commercialisés.
Les analystes américains prévoient une poursuite du déclin des groupes de Detroit face à la concurrence étrangère. «Les Japonais sont suivis par les Coréens et par les Chinois», explique David Littmann, spécialiste de l'automobile à la Comerica Bank, basée dans le Michigan. Le coréen Hyundai (2,5 % du marché l'an dernier) va ainsi ouvrir cette année son premier site de pro