Il y aura donc des Macintosh «sans tête», lookés et à bas prix. Une véritable révolution culturelle pour Apple qui se revendiquait jusqu'à hier comme «créateur de BMW de l'informatique». Depuis le lancement de l'iMac en 1998, l'adage s'était doublé d'une esthétique propre à justifier la «taxe» payée par les maniaques d'Apple. Une règle de conduite que Steve Jobs, patron du groupe, a su prolonger dans sa tentative réussie de dominer l'industrie des baladeurs numériques, avec l'extraordinaire engouement pour l'iPod, une première depuis l'invention du Walkman de Sony. Il fait l'objet d'un tel culte que les fabricants d'accessoires et même d'automobiles n'ont d'yeux et d'inventivité que pour lui.
Frénésie d'achats. Paradoxalement, le succès de l'iPod est à la fois une chance et un danger pour Apple. Une chance, parce que la firme en a tiré une renommée inégalée et les dollars qui vont avec. De plus, Steve Jobs dispose enfin d'un cheval de Troie pour reconquérir le marché informatique mondial, dont il détient piteusement 2,7 %, neuf fois moins que le leader Dell. Avec l'iPod et son logiciel acolyte iTunes, l'utilisateur de PC a découvert qu'il existe un monde en dehors de Microsoft, confirment des enquêtes sur le terrain.
Mais à long terme, Apple risque gros de sa dépendance grandissante à l'iPod. Avant la frénésie d'achats de Noël, la firme en tirait déjà le quart de ses revenus. Le trimestre dernier, Apple a vendu 4,5 millions de baladeurs contre 700 000 au cours du même tr