Un analyste financier parisien l'assure : «Le premier trimestre va être un vrai cauchemar pour Daniel Bernard», le PDG de Carrefour. Le mauvais rêve a peut-être commencé hier, quand le numéro 2 mondial de la grande distribution a publié son chiffre d'affaires consolidé pour l'ensemble de l'année 2004 : il augmente globalement de 3,2 % (81,392 milliards d'euros), mais chute durement pour les hypermarchés français du groupe, dont les ventes plient de -2,3 % après une baisse de -0,2 % seulement en 2003. Le problème c'est que les 216 hypers de Carrefour implantés dans l'Hexagone pèsent pour 27 % du chiffre d'affaires total. Et que leurs déboires sèment le doute.
Parade. «Une baisse de 1 % des hypers français nous aurait paru une pas trop mauvaise nouvelle, explique le spécialiste d'une grande banque installé à Londres. Mais une baisse supérieure à 2 % nous inquiète beaucoup.» Elle semble être la preuve que le numéro 1 européen du secteur n'a pas trouvé la parade pour faire pièce à ses concurrents, notamment les magasins hard discount qui ne cessent de lui pomper des chalands, attirés par des prix toujours plus bas. «Nous sommes parvenus à enrayer cette fuite de clientèle au quatrième trimestre», rétorque un proche du président. Qui jure vouloir poursuivre une stratégie de «repositionnement sur les prix» consistant à vendre moins cher. L'an dernier, cette stratégie, accélérée par les tentatives des pouvoirs publics pour faire baisser les prix dans les grandes surfaces, a coûté plu