Philippe Camus n'est pas franchement un excité. Avec sa bouille de Droopy mal coiffé, le coprésident d'EADS serait même plutôt soporifique en public. Hier, à l'occasion de ses ultimes voeux à la presse, à quatre mois de son remplacement par son rival Noël Forgeard, il s'est pourtant (un peu) lâché. Revenant sur les trois derniers mois de bataille politico-médiatique sur sa succession, il a déploré la façon «pitoyable» et «indigne» avec laquelle il avait été débarqué.
Sans jamais le citer personnellement, Camus a critiqué en creux l'activisme de Jacques Chirac en faveur de Forgeard, s'étonnant que le gouvernement n'ait respecté, en la matière, aucune règle de gouvernance dans une entreprise détenue à 15 % par l'Etat. Ajoutant que la question de son remplacement n'avait «jamais été discutée au sein du conseil d'administration d'EADS». Assurant qu'il part «ni déçu ni amer», il a affirmé que son départ a été décidé conjointement avec Arnaud Lagardère. «Ils ont fait tous les deux le diagnostic qu'ils n'avaient rien à gagner à partir en guerre contre Chirac», assure un proche.
Revenant sur les rumeurs jusqu'à ce jour sans fondement accusant son bras droit Jean-Louis Gergorin, patron de la stratégie d'EADS, d'avoir été le corbeau dans l'affaire Clearstream, Camus a parlé de «manipulation artificielle» dont il faut «purifier le système français». Histoire d'être encore plus clair, il a fait référence à un «grand Président» (sous-entendu d'un autre calibre que Jacques Chirac), Geor