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Libération

Retraites: Bush sonne la charge

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Sa réforme du système américain par répartition est dénoncée comme une «privatisation».
publié le 14 janvier 2005 à 23h37

Washington de notre correspondant

«Ownership society.» Au cours de sa campagne, l'an dernier, Bush a répété sans relâche ces deux mots (1) qui résument, assure-t-il, le grand projet de son second mandat : faire de l'Amérique une société où chaque individu est maître de son destin, finance lui-même, grâce à des plans d'épargne, ses frais de santé, sa retraite ou l'éducation de ses enfants. Après avoir révolutionné la politique étrangère, Bush entend ainsi chambouler le contrat social américain hérité de Franklin Roosevelt, en commençant par le gros morceau : les retraites. «Les temps ont changé depuis 1935», explique-t-il.

Première ligne. Comme dans beaucoup de pays occidentaux, l'arrivée des baby-boomers à l'âge de la retraite met le système sous tension, ce qui s'accompagne d'un vaste débat idéologique. Cette semaine, Bush s'est lui-même placé en première ligne de la bataille ­ «j'en ai le devoir», dit-il ­ en jurant de faire passer sa réforme au Congrès. Même si le Sénat et la Chambre des représentants sont majoritairement républicains, Bush n'a pas gagné la partie : sa réforme nécessite 60 voix au Sénat (sur 100). Les quelques démocrates qui ont l'habitude de voter avec les républicains traînent cette fois des pieds, surtout ceux qui doivent se représenter devant leurs électeurs en 2006. Un sénateur républicain modéré, Arlen Specter (Pennsylvanie), s'est bruyamment désolidarisé.

Le système de retraite des Etats-Unis repose sur un régime de base national par répartition appel