Que vient faire Axa dans la fringue ? L'assureur de l'avenue Matignon s'apprête à racheter «amicalement» le groupe familial Camaïeu, une pointure de la distribution de prêt-à-porter féminin pas trop cher, forte de 442 magasins dans le monde, dont 373 en France. «Cet investissement s'inscrit dans notre stratégie d'acquisition de sociétés à caractère familial», explique sobrement Dominique Gaillard, de la Financière Addax, la filiale d'Axa qui pilote ce rachat. Le numéro 2 mondial de l'assurance a décidé d'y mettre le prix : déjà détenteur d'un peu moins de 40 % des actions de Camaïeu, payées 85 euros pièce, il va lancer une offre publique d'achat début février, comme l'y oblige la réglementation boursière, pour obtenir le contrôle de la totalité du capital. «Le prix payé aux familles offre une belle prime sur la valeur de la société», relève un analyste financier.

Apparement, tout le monde est content : «Cette opération amicale nous permet de diversifier notre patrimoine familial pour développer de nouvelles activités», affirme Jean-Pierre Torck, fondateur de l'enseigne de mode en 1984 et président du conseil de surveillance. «Il n'y aura pas de changement de management, ni de plan social», précise Jean-François Duprez, président du directoire. Pas de changement en vue dans la gestion, mais un retrait pur et simple de la Bourse, où Camaïeu était coté depuis quatre ans et demi sur le second marché : le rachat prochain de toutes les actions par Axa empêchera mécaniquement toute