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Libération

La Poste en grève contre sa libéralisation

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Les députés vont examiner dès demain un projet de loi sur la «régulation postale».
publié le 17 janvier 2005 à 23h40

Après le colis, le courrier (de plus de 50 g) vit ses derniers instants de monopole public. A partir de demain, les députés vont examiner un texte destiné à libéraliser les services postaux. Inspiré par deux directives européennes, ce projet de loi de «régulation postale», examiné il y a un an par les sénateurs, prévoit d'ouvrir immédiatement à la concurrence les plis de plus de 100 grammes et, dès 2006, les plis de plus 50 grammes. Le texte contient aussi le principe de la création d'une banque postale qui réunirait sous une direction autonome les services financiers de l'établissement public. Les syndicats, qui dénoncent la suppression de «milliers d'emplois» et la fin des services financiers «pour tous», appellent demain les 300 000 agents postaux à faire grève. C'est le début d'une semaine sociale agitée : fonctionnaires, cheminots, électriciens, enseignants et chirurgiens hospitaliers sont aussi appelés à manifester mercredi ou jeudi.

Première crainte des salariés de la Poste, l'éventuelle suppression de bureaux dans les campagnes. Sur ce point cependant, ils ont été en partie entendus par les parlementaires. La loi conforte la Poste comme seul prestataire du service universel postal, contribuant à «l'aménagement et au développement du territoire». Selon deux amendements déposés par les parlementaires, elle oblige les opérateurs postaux à «assurer une desserte conséquente du territoire» et interdit aussi que «plus de 10 % de la population d'un département se trouve éloig