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Libération

Le CE, nouveau temple de la consommation

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publié le 17 janvier 2005 à 23h40

A Nantes

Samedi, ils étaient 400 à venir apporter leur soutien à Isabelle Chenon, la bibliothécaire du comité d'entreprise de l'usine Renault du Mans. En poste depuis quinze ans, elle figure toujours à l'effectif 2005 des salariés du comité d'entreprise, mais, dans l'organigramme, sa case est vide. La majorité CGC-CFDT du comité d'entreprise a déjà décidé de la fermeture de la bibliothèque et voté le licenciement de sa responsable. L'entretien préalable est prévu fin février, après dispersion de l'ensemble du fonds de 28 000 livres, disques et documents, bradés 2 euros pièce.

La nouvelle équipe dirigeante du CE de l'usine Renault en place en 2002 justifie sa décision par son obligation de faire des choix. «Nous devons gérer 6500 m2 couverts, une salle de mariage, un gymnase, 35 hectares de foot et de rugby. 46 % de notre budget servent à l'entretien et aux salaires. C'est autant qui ne va pas aux oeuvres sociales. Il faut faire des choix. Sur un fichier de 8500 noms, on n'a que 200 adhérents à la bibliothèque», expliquait, il y a un mois, Alain Violeau, de la CFDT. Isabelle Chenon a évidemment un autre regard. «Intéresser les enfants, les parents aux livres, c'est un travail de longue haleine. On a fait venir Albert Jacquart, eu un débat public sur la souffrance au travail, organisé un prix des lecteurs avec la médiathèque du Mans. Avant, on était des médiateurs. Aujourd'hui, on est devenu un service administratif», dénonce-t-elle.

Lieu de combat. Le cas de l'usine du Mans n'es