Londres correspondance
Outre-Manche, ça s'appelle le ki-working. «Un modèle de travail à domicile à grande échelle qui a l'ambition de lutter contre les délocalisations», explique Michael Wolff, entrepreneur écossais et théoricien de cette nouvelle forme de travail. En japonais, «ki» veut dire «relation de confiance». Entre des salariés installés chez eux et des chefs d'entreprise hantés par la chasse au moindre coût. La mode vient des Etats-Unis : là-bas, 100 000 personnes sont déjà des ki-workers. La Grande-Bretagne commence à s'y mettre : le voyagiste en ligne Lastminute.com doit tenter l'aventure dans les prochains mois. Des secteurs d'activités, comme la recherche, le marketing ou les services aux clients, peuvent aussi être intéressés.
La trentaine, Patricia Bell fait du ki-working depuis six mois déjà. «J'ai décroché trois contrats différents, explique-t-elle. De 16 heures à minuit, je réponds depuis chez moi aux questions des clients d'un opérateur de téléphonie mobile. Je suis également employée par une agence de recrutement qui me délègue la gestion des fiches de paie de ses travailleurs intérimaires. J'ai accès à la base de données de l'agence directement depuis mon ordinateur. Cela me prend quelques heures par semaine que je répartis à ma façon. Enfin, j'ai accepté une mission de trois mois d'un fournisseur d'accès Internet. J'appelle des PME dans ma région pour leur proposer le haut débit. Cela me prend environ une heure par jour.» Payée 15 euros de l'heure, Patri