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Libération

Salariés maison

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Le télétravail se développe, mais lentement. Visite de ces bureaux à part, chez trois salariés d'une entreprise entièrement «virtuelle».
publié le 17 janvier 2005 à 23h39

Lille, Troyes envoyée spéciale

C'est une tribu à part, aux rites parfois étranges : certains travaillent en chaussons, d'autres parlent un obscur langage. «Je t'ai envoyé une invitation. Tu montes la salle de réunion ?» Sous les combles de son appartement du Vieux-Lille, Olivier Duriez parle à voix haute à son ordinateur. Personne dans la pièce, le silence d'une maison, le matin. Sur l'écran, s'affiche la photo de son collègue, Maurice, équipe support à Paris. La fiancée d'Olivier vient de partir au bureau, lui travaille dans son pigeonnier, une petite mezzanine à l'aplomb du salon : une table sans papiers ni dossiers, un ordinateur fixe, un portable, un téléphone. Son chef ? Installé à Nîmes. Ses collègues ? A Tours, Paris ou Asnières. Avec 25 personnes salariées à plein temps, Mayetic est l'une des seules sociétés en France à fonctionner exclusivement en télétravail. Pas de locaux, chacun chez soi, un bureau calé entre la chambre et le salon.

Chambre d'ado. Entre eux, les employés de cet éditeur de logiciels s'appellent les «mayéticiens». Un peu des martiens. En France, seuls 2 % des salariés pratiquent le télétravail à domicile. Un chiffre qui a peu évolué ces dernières années (lire ci-contre). «Le télétravail ? c'est le modèle de travail du futur, soutient Miguel Membrado, un des fondateurs de Mayetic. Aujourd'hui, il n'y plus de frein technologique. Dans quelques années, ce sont les salariés qui vont demander à leur direction de travailler à distance.» Costume-cravate, il