En septembre 2004, deux inspecteurs du travail, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, étaient tués à coups de fusil par un agriculteur en Dordogne. Ils étaient venus contrôler les contrats de travail des saisonniers. Deux mois avant, le ministre du Travail, Gérard Larcher, avait commandé un rapport sur l'inspection du travail. «Le contexte dans lequel a été conduite cette réflexion est sans précédent. L'ensemble des agents des services a été traumatisé par le double meurtre», souligne en préambule l'auteur du rapport, Jean Bessière, directeur de l'Institut national du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (INTEFP). Le rapport qui a été présenté hier et aujourd'hui aux syndicats prévoit des choses simples. Mais il n'est pas sûr que ces préconisations suffiront à redonner confiance aux inspecteurs et contrôleurs du travail.
Donner du sens à l'action
L'une des premières recommandations du rapport est «d'affirmer l'autorité publique» et celle du contrôle par les inspecteurs du travail. Une mission d'enquête interministérielle pourrait ainsi recenser les différentes formes d'incivilité ou de «délégitimation subies par les services publics chargés du contrôle». Une préconisation qui a l'air symbolique mais qui compte beaucoup pour les agents qui se plaignent d'être souvent traités comme des gêneurs par les chefs d'entreprise rencontrés. Beaucoup d'inspecteurs du travail avaient ainsi noté que leur ministère avait mis trop de temps à réagir à l'assassinat des deux f