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Libération

Prix: un filet pour les fruits et légumes

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Trois amendements du gouvernement préparent un tarif plancher pour soutenir la filière. Colère des distributeurs.
publié le 20 janvier 2005 à 23h47

Au motif qu'«il vaut mieux prévenir que guérir», le gouvernement a choisi de donner un bon coup de pouce à la filière fruits et légumes, boudée par les consommateurs l'été dernier pour cause de cherté, et déstabilisée l'été précédent par la sécheresse. A la grande colère de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), le lobby des hypers, qui parle de «salmigondis législatif», le gouvernement vient de déposer trois amendements sans ambiguïté (numéros 415, 416, 420) dans le projet de loi «sur les territoires ruraux», actuellement en deuxième lecture au Sénat : ces trois-là préparent le terrain pour que soit fixé un «prix minimum» en cas de crise.

Sur le modèle de ce qui existe en Espagne entre producteurs et distributeurs, les amendements du gouvernement n'y vont pas par quatre chemins : «prix plancher» à respecter pour les enseignes en cas de crise de marché, «contrat-type» avec le producteur, et interdiction formelle des marges arrière (ces sommes prélevées par les distributeurs à leurs fournisseurs sous prétexte de la mise en valeur de leurs produits ). Le texte précise aussi que «toute infraction aux dispositions du présent article est punie d'une amende de 15 000 euros». Enfin, en cas de forte baisse des cours d'un produit particulier, comme ce fut le cas pour la tomate l'été dernier, l'article 420 obligera les distributeurs à répercuter la baisse des cours sur leur prix de vente aux chalands.

«C'est un encadrement des marges, tout simplement», commentent les ser