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Libération

Le port de Marseille met les «bakchichs» hors la loi

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Consultés en interne, les salariés devaient se prononcer sur ces primes.
publié le 22 janvier 2005 à 23h56

Marseille, de notre correspondant.

C'est une demi-victoire pour la direction. Interrogés par référendum consultatif de mardi à jeudi, les 1 500 salariés (1) du port autonome de Marseille (PAM) ont approuvé les projets de développement du port et la volonté de mettre fin à un système de «bakchichs». Mais ils ont rejeté la réorganisation des terminaux marchandises de Fos, mise en place en novembre.

La direction a obtenu ce qu'elle voulait sur les «bakchichs hors la loi». Ces «rémunérations additionnelles», qui ont disparu des autres ports français, bénéficient à 150 grutiers portiqueurs de Fos et 50 mainteneurs qui touchent, en plus de leur salaire d'agents publics, jusqu'à 1 000 euros par mois de primes au rendement. Soit parfois un quart du revenu, payé par les manutentionnaires, les entreprises privées clientes des ports qui s'occupent de décharger les bateaux.

Protocole. La direction dénonce «une situation nauséabonde et néfaste, un système pervers et un tabou pour la CGT», divisée sur la question. «Dix personnes de la CGT de Fos répartissent les bakchichs, c'est un pouvoir d'ordre totalitaire», selon le directeur général, Eric Brassart. Minoritaires, CFDT et CGC évoquent «des pratiques d'un autre âge».

L'an dernier, un protocole d'accord prévoyait de légaliser «ces primes» en créant une société regroupant le PAM et les manutentionnaires, à laquelle seraient rattachés les portiqueurs. Ce système aurait permis de valider ces bonus. Mais il aurait aussi pu remettre en cause le s