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Libération

Les fausses notes du payant

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La campagne des majors sur le téléchargement légal est discréditée par une offre limitée.
publié le 22 janvier 2005 à 23h56

«Téléchargez-moi légalement», implore le chanteur Louis Chedid sur l'une des affiches de la dernière campagne de l'industrie du disque destinée à détourner les internautes des services d'échanges gratuits de fichiers peer to peer comme eMule ou Kazaa. Lancée le 14 janvier, à quelques jours du raout annuel de la profession, le Midem, qui s'ouvre à Cannes ce samedi (lire ci-contre), cette opération vise à illustrer la nouvelle rengaine de la profession : les internautes n'auraient plus d'excuses pour s'abreuver au P2P car les «catalogues disponibles sur les plates-formes légales sont désormais quasi complets», affirme Pascal Nègre, le patron d'Universal Music France.

Bug. Télécharger Chedid en payant, on veut bien... mais où ? Hier, le dernier album du chanteur n'était disponible sur aucun des services payants, ni l'iTunes Music Store d'Apple, ni le service Fnacmusic, ni aucun autre. Cocasse, le cas de Chedid n'est pas isolé parmi les quatorze artistes retenus pour la campagne. L'album Rodéo de Zazie se trouve bien sur le site de la Fnac, mais pas sur iTunes Music Store. Tout comme ceux de Françoise Hardy ou de Corneille. Et dans l'immense majorité des cas, impossible de trouver les anciens opus des artistes.

Au-delà de son aspect bouffon, cette affaire illustre un bug de plus en plus criant des services payants : les catalogues de vente en ligne sont encore pleins de trous. Selon les calculs réalisés par Libération et TF1.fr, iTunes Music Store n'offre que 23 des 50 singles les