Après plusieurs années de marasme, le Midem, le barnum annuel des professionnels de la musique, s'ouvre à Cannes ce samedi sur un regain d'optimisme, avec une année 2004 nettement meilleure que les précédentes. Si les chiffres des ventes mondiales ne sont pas encore connus, les pros s'attendent, au pire, à une très légère baisse. Et certains pays ont déjà affiché une reprise marquée, comme les Etats-Unis (+2%) ou l'Angleterre (+3% sur les albums). «Il y a enfin du vent dans les voiles», estime Gilles Bressand, président du Syndicat national de l'édition phonographique.

En France, les premières estimations des ventes de l'année 2004, de - 10 à - 15 % en valeur, sont similaires aux résultats 2003. Mais cette mouise persistante masque des disparités importantes, avec les bons chiffres de certains indépendants, comme Beggars Group (+4,5% en valeur grâce aux White Stripes, TV on the Radio ou aux Pixies) ou Wagram, avec Corneille.

Dans un contexte où les revenus tirés du téléchargement payant ou des sonneries de mobile demeurent encore marginaux (1 à 2 % au niveau mondial), les producteurs expliquent cette (relative) embellie par le succès des éditions «de luxe» (avec bonus, vidéos, etc.) ou tout simplement par la fin d'un cycle. Après avoir imputé la baisse des ventes aux échanges gratuits via le Net, ils estiment aussi que les plaintes contre les «pirates» ont ramené les gens dans les magasins. Et tant pis si certains faits ne cadrent pas du tout avec ce raisonnement, comme la pro