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Libération

AOC acculées à la saignée

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publié le 26 janvier 2005 à 0h05

Cette fois, c'est la purge. Etouffée par une surproduction de plus de 2 millions d'hectolitres rien que l'an dernier (un hectolitre = 100 litres) sur un marché structurellement en baisse, la viticulture française s'apprête à prendre des mesures radicales et d'une ampleur jamais vue. D'autant que, pour la première fois de leur douillette histoire, les quelque 400 vins d'appellations d'origine contrôlée (AOC), le haut du panier, se retrouvent dans le collimateur.

A la gâchette, Denis Verdier, patron de la Confédération des caves viticoles françaises, et aussi de l'Office national interprofessionnel des vins (Onivins), l'organisme public chargé de piloter la filière viticole. «En raison de la gravité de la crise», il réclame aux pouvoirs publics et à la Commission européenne la destruction pure et simple par distillation de 2,5 millions d'hectolitres de vins français, dont 2 millions d'hectos en AOC, sur les 26 millions d'hectos d'AOC produits en 2004.

Epreuve de vérité. Rien qu'à Bordeaux, première place viticole mondiale, il y aurait un million d'hectos d'AOC à bazarder à prix cassé : vendu à la distillation, le vin est payé au producteur de quatre à cinq fois moins cher que le prix auquel il aurait pu être commercialisé (lire ci-contre). «C'est l'épreuve de vérité. Nous sommes prêts à porter nos stocks à la distillation pour tenter de faire remonter les cours en enlevant du marché des quantités significatives de vin», commente Xavier Carreau, viticulteur et président de la Féd