Surtout, ne fâcher personne : pour faire un bon candidat à la direction générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il faut tout à la fois prôner le développement pour séduire les pays du Sud et s'afficher en rassembleur pour ne pas s'aliéner ceux du Nord. C'est à cet exercice de pure forme que se sont livrés hier, lors de leur grand oral devant les 148 représentants de l'OMC à Genève, les quatre candidats à la succession du Thaïlandais Supachai Panitchpakdi : le Français et ex-commissaire européen Pascal Lamy, et trois candidats de pays en développement, Jaya Cuttaree, le ministre mauricien des Affaires étrangères ; Felipe Seixas Correa, l'ambassadeur du Brésil à l'OMC ; et Carlos Perez del Castillo, un ancien président uruguayen du conseil général de l'OMC.
«Tous parfaits». Pas de dérapage. Lamy n'a pas plaidé pour un commerce destiné à enfoncer les pays pauvres et les candidats des pays en développement n'ont pas fait de doigt d'honneur en direction des délégués américains. «Ils ont tous été parfaits et ont dit : "Je suis le meilleur, faites-moi confiance, je suis un conciliateur"», ironisait (diplomatiquement) hier Ernesto Gondra, l'ambassadeur d'Argentine à Genève. Et tous affichent les mêmes priorités : boucler les négociations du cycle de Doha, embourbées faute d'accord entre Nord et Sud, et renforcer la transparence de l'institution.
Diplomatie. En l'absence de différences de fond entre les candidats, c'est évidemment la prime aux alliances diplomatiques. L'