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Pour Chirac, un autre monde fiscal est possible

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Dans l'incrédulité, le président français a lancé l'idée d'une taxe internationale sur les mouvements de capitaux et les voyages en avion pour lutter contre le sida.
publié le 27 janvier 2005 à 0h08

Davos (Suisse) envoyé spécial

Les Américains en rigolent, les autres demandent à voir. C'est, en résumé, la réaction des participants au Forum économique mondial de Davos, après avoir entendu Jacques Chirac appeler à «la création à titre expérimental d'un prélèvement pour financer la lutte contre le sida». Autrement dit, une taxe internationale pour soigner les victimes de la pandémie et accélérer les recherches. «Trois millions de vies sauvées chaque année, voilà l'enjeu», a lancé le président français, dont l'intervention était retransmise sur un écran géant. Le chef de l'Etat s'est longuement excusé d'avoir dû annuler son déplacement à cause des chutes de neige.

Perplexité. Jacques Chirac n'a pas craint de heurter un auditoire largement composé de patrons. «Laissées à elles-mêmes, les forces économiques sont aveugles et accentuent la marginalisation des plus faibles.» Les montants nécessaires pour vaincre la pauvreté et combattre le sida sont «minimes par rapport aux richesses créées par la mondialisation», affirme-t-il. D'où une série de propositions qui valent, selon lui, autant par leur modestie que par leur efficacité : une contribution sur les transactions financières internationales à «un très faible taux, au maximum d'un dix millième» (produit attendu : 10 milliards de dollars par an), «une contribution sur le carburant utilisé par le transport aérien ou maritime», «un faible prélèvement sur les trois milliards de billets d'avion vendus chaque année dans le monde». Q