Davos (Suisse) envoyé spécial
Y a-t-il encore une «économie globale», une mondialisation des échanges, une construction européenne ? Pour la première fois, la question de la lutte contre la pauvreté a éclipsé toutes les autres lors du Forum économique mondial qui s'est achevé hier à Davos. Chefs d'Etat, ministres, stars et représentants d'ONG ont rivalisé d'indignations et de propositions pour vaincre la misère dans le monde. Si l'on était intéressé par le dollar faible, les cours du pétrole, la puissance chinoise ou les déséquilibres de l'économie américaine, il fallait éplucher avec soin le programme des 200 débats proposés pour y trouver son compte.
14 000 francs suisses.
Cette polarisation ne s'explique pas seulement par la volonté des organisateurs et celle des dirigeants politiques présents. Elle provient largement de la place prise à Davos par une moitié de participants qui ne sont pas hommes d'affaires et qui sont dispensés de frais d'inscription. En s'acquittant de 14 000 francs suisses (un peu plus de 9 000 euros) pour envoyer un de leurs dirigeants au Forum, les entreprises ont financé cette année la venue de 172 universitaires ou membres de cercles de réflexion, de 55 représentants d'ONG, de 26 représentants religieux, de 15 syndicalistes, de 10 dessinateurs de presse, sans oublier une dizaine de stars, dont Sharon Stone, Carole Bouquet et Richard Gere, les chefs d'Etat, les ministres...
Brassage. Plus qu'un club de riches, le Forum de Davos est devenu un cas de redi