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Libération

Le copyright, cible de Porto Alegre

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Au forum brésilien, une table ronde sur les logiciels libres pour assouplir, voire abolir, la propriété intellectuelle.
publié le 31 janvier 2005 à 0h15

Porto Alegre envoyé spécial

La prochaine révolution passera par le numérique. «La plus grande bataille du XXIe siècle sera celle contre la mainmise sur les technologies par les multinationales», déclare Lawrence Lessig, professeur de droit à l'université de Stanford (Californie), fondateur de Creative Commons, altermodèle du strict copyright (1). Samedi matin, dans l'espace Pensée autonome, un vieux dock en bordure du fleuve transformé en centre de conférence, plus de mille jeunes écoutent débattre les papes du logiciel libre. Parmi eux, Gilberto Gil, le ministre brésilien de la Culture.

«Il s'agit tout simplement de s'affranchir des barrières des droits de propriété intellectuelle et de reconquérir une forme de citoyenneté», résume Manuel Castells, sociologue espagnol, auteur de la Société en réseau (2). La lutte pour les logiciels libres, qui permettent de copier, diffuser, utiliser sans autorisation, bat son plein. D'un côté, l'industrie de la culture (mais pas seulement, également celles de l'agriculture, de la santé...), qui «veut tenir en laisse» la «diffusion des savoirs». De l'autre, les tenants d'un bien public mondial «digital», qui voient dans le copyright une entrave au développement culturel, social ou sanitaire. Ou éducatif : «Les logiciels libres facilitent au contraire la transmission des savoirs dans des communautés pauvres et reculées», estime ainsi Gilberto Gil, défenseur d'«une alliance en marche» entre concepteurs de logiciels libres et militants antipauvr