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Libération

La banane latine est verte

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Bruxelles veut tripler la taxe sur la production sud-américaine pour favoriser les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique.
publié le 1er février 2005 à 0h17

Bogota, de notre correspondant.

Bien malgré elle, l'Union européenne aura réussi à réunir les exportateurs de bananes latino-américains. Hier, l'UE a notifié à l'OMC son intention d'imposer le tarif douanier de 230 euros la tonne sur les importations de bananes en provenance d'Amérique latine. Mercredi, à Quito, les représentants des sept principaux pays producteurs du continent avaient pourtant rejeté le projet européen, jugé «inacceptable», de tripler les taxes sur leurs cargaisons de fruits à partir du 1er janvier 2006. «Pour la première fois, la région a une position commune face à l'UE», a souligné la ministre équatorienne du Commerce, Ivonne Baki. Son pays, organisateur de la réunion et premier fournisseur du Vieux Continent, se retrouve à la tête de la croisade.

«Misère et désespoir». Quito avait déjà mené, avec les Etats-Unis, la «guerre de la banane» pour démanteler les accords préférentiels appliqués par Bruxelles aux ex-colonies de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). A l'issue de cette bataille, la Commission européenne avait dû remplacer en 1999 le système de quotas existant, défavorable aux Latinos et à leurs exportateurs américains, par des droits de douanes fixes. Mais la nouvelle proposition européenne présentée en octobre a fait hurler outre-Atlantique : la taxe sur la tonne de banane latino-américaine, jusqu'ici de 75 euros, devrait passer l'an prochain à 230 euros, soit une hausse de plus de 300 %.

La mesure a été condamnée en Amérique comme contraire a