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Les politiques français inquiets

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A droite comme à gauche, l'ultralibérale directive Bolkestein dérange.
publié le 1er février 2005 à 0h17

Après avoir dit oui à la Constitution européenne, le Parti socialiste oppose un non ferme et définitif à la directive Bolkestein sur la libéralisation des services. D'abord soulevée par les socialistes opposés à la Constitution, l'affaire a été tranchée lors du bureau national du PS qui s'est tenu la semaine dernière : pas question d'ouvrir la porte au «principe du pays d'origine» qui permettrait à une entreprise de s'implanter en France sans en respecter les normes sociales. Les socialistes «exigent» du gouvernement Raffarin qu'il s'oppose à cette directive au sein du Conseil européen.

Mais «s'opposer tout seul ne sert à rien», note Pierre Lequiller, président (UMP) de la délégation à l'Union européenne à l'Assemblée nationale, qui rappelle que la directive sera de toute façon adoptée à la majorité qualifiée. D'où l'embarras de la droite et du gouvernement. Soucieux de ne pas mélanger cette affaire avec le référendum à venir sur la Constitution européenne, Jacques Chirac s'est contenté de faire part de sa «très grande vigilance dans la négociation en cours» et de son intention de «garantir les droits sociaux». S'il suit les recommandations qu'Anne-Marie Comparini (UDF) formule dans un rapport qu'elle remettra demain à l'Assemblée nationale, le gouvernement pourrait quand même soutenir la directive. A deux conditions : que le «principe du pays d'origine» soit abandonné et, surtout, que les services publics soient exclus du champ d'application. Mais, divisée entre sociaux et l