A cause d'une vache, un éléphant et une mouche s'affrontaient hier à la barre du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine). D'un côté Kraft Foods, un mastodonte de l'agroalimentaire ayant des filiales dans 68 pays. De l'autre, une frêle couturière ayant une boutique à Valence (Drôme) et une autre à Bourg-lès-Valence. Seulement voilà, la multinationale est propriétaire du chocolat Milka (une vache mauve avec ce nom tatoué sur les plaquettes), et la petite main venue de Yougoslavie en 1968 se prénomme Milka et se nomme Budimir. Tout cela ne serait que plaisante homonymie si la gente couturière n'avait reçu de l'un de ses fils pour son Noël 2001 un beau cadeau : un site Internet, milka.fr. Quelques mois plus tard quand la firme a songé à ouvrir un site «.fr» pour son chocolat Milka, la place était prise. Elle a essayé de négocier, envoyé des lettres avec AR, escomptant faire plier la couturière. Quand on lui a «proposé 1 000 euros pour l'abandon de son site», la dame s'est sentie offensée. «Ça m'a réveillée», dit-elle. Et a pris un avocat nerveux et retors, maître Haas. «Ce site Internet, c'est un cadeau de famille, cela ne se cède pas», a-t-il tonné.
Maître Lecomte, qui défend les intérêts de la firme, a commencé par plaider la vieillesse respectable du chocolat Milka, marque née en 1890. Mais à cette époque la grand-mère de la couturière portait déjà le prénom de Milka dans son village de Voïvodine. Et la petite fille, aujourd'hui âgée de 58 ans, se souvient avo