Bruxelles (UE) correspondance
Le président de la Commission européenne a compris que s'il avait une chance de sauver la libéralisation des services au sein de l'Union européenne, il lui fallait prendre ses distances vis-à-vis de la directive dite Bolkestein du nom de son auteur, le très libéral ex-commissaire au marché intérieur. Face à l'hostilité grandissante de la gauche, des syndicats et de certains pays comme la France (lire ci-dessous) ou la Belgique, José Manuel Barroso a amorcé hier une remise en chantier du texte.
Lors de la présentation devant les eurodéputés de sa stratégie pour relancer la croissance européenne, il a annoncé que la Commission était «prête à travailler activement et de façon constructive avec le Parlement et le Conseil pour trouver un consensus acceptable dans la perspective d'une première lecture au Parlement». «Nous nous concentrerons particulièrement sur des domaines tels que l'application du principe du pays d'origine et son impact potentiel sur certains secteurs», a précisé le vice-président, Guenter Verheugen.
Détracteurs. Le fameux «principe du pays d'origine» permettrait aux prestataires exerçant de manière légale leur activité dans un Etat-membre de proposer leurs services dans tous les pays de l'UE sans avoir à répondre aux exigences des pays d'accueil. En pratique, il s'agit par exemple de laisser une entreprise du bâtiment lettone fournir ses services sur un chantier en Suède sans autre contrainte administrative que celles imposées par Ri