De Paris à Pékin en passant par Rio, les caisses enregistreuses de Carrefour sont priées de contribuer à la remontée rapide de l'action du numéro 2 mondial des hypermarchés, maltraité en Bourse depuis des années. Ainsi en a décidé la famille de feu Paul-Louis Halley (le fondateur de Promodès, qui avait vendu son groupe à Carrefour en 1999). Devenus, ces derniers mois, le premier actionnaire du groupe de distribution, les Halley surveillent de très près leur participation de 13 % du capital, représentant plus de 80 % de leur patrimoine. C'est pourquoi la famille vient de virer Daniel Bernard, 58 ans, PDG de Carrefour depuis plus de douze ans. Hier après-midi, un conseil d'administration a nommé le nouvel homme fort, Luc Vandevelde, ex-patron de Promodès, à la tête du conseil de surveillance créé pour l'occasion (lire ci-contre). Trois difficultés principales ont eu raison de l'ancien PDG.
La lourde et longue fusion avec Promodès
Tenu à l'écart par Daniel Bernard après la fusion entre Carrefour et Promodès, Luc Vandevelde n'aura pas eu à en faire les frais. Arc-bouté sur sa volonté de grossir pour faire jouer à fond les effets de taille et les économies d'échelle, notamment sur les achats, Bernard a peut-être sous-estimé les difficultés de cette mégafusion. Elle a donné naissance à un groupe qui pèse aujourd'hui près de 90 milliards d'euros de chiffre d'affaires, avec 10 378 magasins (dont 823 hypers) dans 29 pays et 420 000 salariés. «Sur le terrain, la fusion avec Promodès a é