Montréal de notre correspondante
Les médias anglophones du Québec se sont délectés de l'incident. La province canadienne, qui fait face à une pénurie préoccupante de personnel médical, a récemment congédié deux infirmières anglophones d'un hôpital de Montréal parce qu'elles avaient échoué à un examen écrit de français. L'établissement, dont la clientèle est majoritairement de langue anglaise, a eu beau faire valoir que ses employées n'avaient jamais fait l'objet de plaintes de la part des patients, il a dû mettre fin à leur contrat. «Nous n'avons d'autre choix que de nous conformer à la loi», s'est expliquée la présidente de l'ordre des infirmières du Québec, qui ne peut délivrer des permis de travail qu'à des personnes ayant de la langue française «une connaissance appropriée à l'exercice de leur profession».
Intransigeance. Actuellement, pour ces mêmes raisons, plus d'une vingtaine de personnes, dont un chirurgien et un médecin, se sont vu retirer leur licence, affirme Jacques Labbé, vice-président d'Alliance Québec (un organisme de défense des droits des anglophones) qui fustige l'intransigeance linguistique de la province, jugée une fois de plus préjudiciable aux Québécois. Montréal, rappelle-t-il, était voilà trente ans «la ville canadienne qui comptait le plus grand nombre de sièges sociaux d'entreprises». Elle est aujourd'hui dépassée par Toronto et Calgary. «On en a fait trop, trop vite, trop fort», déplore-t-il. Tout en soulignant que la cause principale de cet exode