Le téléphone commence à sonner agréablement aux oreilles de l'industrie du disque. Alors que le marché continue de s'enfoncer (les ventes ont baissé en 2004 de 14,3 % en valeur), les achats de sonneries pour téléphones portables ont rapporté 6,6 millions d'euros aux producteurs, sur les 8,5 millions d'euros générés par le téléchargement musical payant. Un apport encore maigrelet (à peine 1 % des ventes totales) mais prometteur. Si le marché français est estimé entre 160 et 200 millions d'euros par an, il atteint déjà plus de 4,5 milliards d'euros dans le monde avec deux pays, la Corée du Sud et le Japon, parvenus à maturité. Surtout, il présente un avantage considérable pour les entreprises : contrairement au téléchargement sur l'Internet, concurrencé par les échanges de fichiers gratuits et ses «pirates», le marché des sonneries est contrôlé de bout en bout par les opérateurs, via un portail WAP, un SMS surtaxé ou un numéro audiotel.
En 2004, Orange revendique 15 millions de sonneries téléchargées, SFR presque 13 et Bouygues Télécom 7,5. Si l'industrie du disque en a peu profité jusqu'ici, c'est en raison de la qualité limitée des terminaux, les sonneries restant le plus souvent des adaptations synthétiques de morceaux qui ne donnent pas lieu à des reversements aux maisons de disques. Mais avec l'arrivée des sonneries hi-fi, directement extraites de morceaux originaux et qui représentent déjà 30 % des sonneries téléchargées le mois dernier chez Orange, l'industrie du disque