Rien n'est simple dans les affaires en Côte-d'Ivoire, même pour un vieux routier rompu aux aléas du business en Afrique tel que Vincent Bolloré. Depuis que son groupe s'est vu confier, en mars 2004, le contrôle du terminal à conteneurs du port d'Abidjan par l'entourage du président Laurent Gbagbo, la polémique ponctuée de péripéties judiciaires n'a jamais cessé. Dernier épisode : un tribunal d'Abidjan vient d'annuler la concession accordée pour quinze ans (renouvelable dix ans) à une filiale de Bolloré, la Société d'exploitation du terminal conteneur de Vridi (SETV). Mais le groupe a fait appel... et poursuit son activité comme si de rien n'était.
Sans doute parce qu'il sait disposer du soutien des hommes qui comptent à Abidjan : Laurent Gbagbo, qui a reçu vendredi le représentant de Bolloré à sa résidence privée, et son influent ministre de l'Economie, Paul-Antoine Bohoun-Bouabré. Il y a près d'un an, tous deux avaient validé le contrat négocié de gré à gré, sans appel d'offres, avec la firme française, au nom de la rentabilité économique. Des conditions «inhabituelles» qui, à l'époque, avaient conduit la Banque mondiale à sortir de sa sacro-sainte réserve pour critiquer vertement le contrat. Le président de la chambre de commerce et d'industrie ivoirienne, Jean-Louis Billon, ne digère toujours pas ce cadeau offert sur un plateau à Bolloré : «Toutes les procédures ont été bafouées dans cette affaire. Un tel scandale n'aurait jamais pu se produire aux Etats-Unis ou en Eur