Après s'être enlisé dans les méandres du chômage, Xavier Carayon, 34 ans, a créé sa propre entreprise et lancé un logiciel pour aider... les demandeurs d'emploi.
«Comme mon frère, après mes études, j'ai rejoint l'entreprise familiale de BTP, dans une ville de 10 000 habitants du Tarn. Au bout de dix ans, j'ai voulu changer d'air. J'hésitais entre Paris et l'étranger, j'ai trouvé plus prudent de commencer par Paris. Je me disais que trouver un emploi ne serait qu'une formalité : j'avais quand même été dirigeant d'entreprise. J'ai pris contact avec l'ANPE, attendu trois semaines mon premier rendez-vous, pour me faire rediriger vers l'Apec, "l'ANPE des cadres". Je ne savais même pas que ça existait. Nouveau rendez-vous fixé à l'horizon d'un mois.
«En attendant, j'ai décidé de commencer mes recherches. J'ai acheté trois annuaires de cabinets de recrutement, sélectionné les noms qui sonnaient bien et envoyé mon CV à 100 d'entre eux. Cent CV à photocopier (vous avez déjà fait 100 photocopies à la Poste à coups de pièces jaunes de 10 centimes ?), 50 euros de timbres. Parce que chez moi, quand on recrutait, on demandait des lettres manuscrites. Je pensais qu'Internet c'était uniquement pour les branchés.
«Dans la lettre de motivation, j'ai fait tout ce qu'il ne fallait pas : j'ai enquillé toutes mes expériences professionnelles. Du commercial à la gestion, des relances au contrôle budgétaire, tout ce que vous faites réellement dans une PME. Et j'ai dit la vérité : "Je suis ouvert à tou