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Libération

De l'eau dans le géant du gaz de Poutine

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Rosneft hésite à s'associer à Gazprom et ajourne le projet de mégafusion concocté par le Kremlin.
publié le 9 février 2005 à 0h26

Moscou, de notre correspondante.

Grand groupe pétrolier russe en faillite cherche managers internationaux, «professionnels» et «indépendants» : l'appel lancé cette semaine par les actionnaires de Ioukos n'est pas le moins pittoresque de la bataille qui continue pour le contrôle des immenses gisements russes. Après avoir demandé en décembre sa mise en faillite devant un tribunal américain, Ioukos a fait savoir cette semaine qu'il cherchait à renouveler son conseil de directeurs. Bien que dépecé en décembre de son principal actif Iouganskneftegaz, qui assurait 60 % de sa production, le groupe pétrolier continue le combat. Face au Kremlin, qui semble bien décidé à récupérer tous ses actifs, ses chances ultimes de survie paraissent minimes. Mais ce combat enragé a au moins réussi à faire ­ momentanément ­ dérailler le projet de création d'un nouveau géant public russe des hydrocarbures.

Alternative. «La confusion est énorme, avoue Anna Boutenko, analyste pétrole à la banque russe Alfa. Le projet initial de fusion entre Gazprom et Rosneft est menacé. Il semble que le Kremlin cherche une autre voie, qui n'est pas claire encore. Même si à long terme, je pense que la perspective est toujours la consolidation de Rosneft et Iouganskneftegaz au sein de Gazprom.» Projet clé annoncé par Poutine en septembre dernier, cette fusion entre Rosneft et Gazprom ­ les deux groupes publics ou semi-publics du pétrole et du gaz russes ­ a dû être repoussée de quelques mois et n'est plus envisagée avan