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Libération

Le comptable de Worldcom enfonce son ex-patron

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A New York, poursuite du procès pour fraude.
publié le 9 février 2005 à 0h26

New York, de notre correspondant.

Il avait été présenté comme le «témoin vedette» du procès Worldcom et il ne déçoit pas. Depuis deux jours, Scott Sullivan, l'ancien directeur financier du groupe de télécommunications, fait tout pour impliquer son ex-patron, Bernard Ebbers, dans la vaste fraude, évaluée à 11 milliards de dollars, révélée en 2002. «Bernie avait une connaissance de ce qui se passait bien supérieure à celle de nombreux financiers», a-t-il assuré.

Chef d'orchestre. Deux semaines après le début d'un procès suivi avec attention à Wall Street, le témoignage de Sullivan pourrait largement porter préjudice à Bernard Ebbers, accusé par l'Etat fédéral d'avoir orchestré les manipulations financières qui ont mené à la faillite de Worldcom, en juillet 2002. Jusque-là, les avocats du PDG avaient présenté leur client comme un «visionnaire» qui se préoccupait de la stratégie de son entreprise, mais très peu des livres de comptes.

C'est un tout autre tableau qu'a dressé Scott Sullivan, qui a déjà plaidé coupable de fraude et espère obtenir une réduction de peine en échange de son témoignage. Il a expliqué comment lui-même avait «ajusté» les comptes entre 2000 et 2002, alors que les résultats de Worldcom souffraient de la crise que traversait le secteur des télécommunications. Et cela avec l'accord de Bernard Ebbers et d'autres dirigeants. Il s'agissait alors simplement d'augmenter les recettes et de diminuer les dépenses, pour ne pas faire baisser les cours des actions en Bourse