On connaissait l'offre publique d'achat (OPA) ou l'offre publique d'échange (OPE). Le lexique boursier va devoir s'enrichir d'un nouveau terme : l'offre «éventuelle». Hier, Euronext, la société qui gère les Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, a présenté son projet de fusion avec la Bourse de Londres, en réaction à l'offre présentée en décembre par le gestionnaire de la Bourse de Francfort, la Deutsche Börse. Et Jean-François Théodore, son PDG, a précisé lors d'une conférence à Londres qu'il s'agissait d'une «éventuelle offre» sur le London Stock Exchange (LSE), tout en refusant de dévoiler son montant le prix sera «approprié», a seulement précisé Théodore. Euronext peut, il est vrai, se permettre de renvoyer ces «détails» à plus tard et faire attendre les milieux financiers. Son concurrent allemand, qui indiquait être prêt à payer 2 milliards d'euros pour le LSE, n'a toujours pas déposé d'offre ferme. Son PDG, Werner Seifert, expliquant attendre une réponse positive du conseil d'administration de la Bourse de Londres. Qui n'est pas venue : le LSE a fait savoir fin janvier que l'offre ne reconnaissait pas la «valeur inhérente» de son «activité».
Souhaitant lui aussi une opération amicale, mais poussé par les marchés à se dévoiler, Théodore a donc axé hier son propos sur son projet industriel, et a tenté de convaincre qu'il était le «partenaire naturel» du LSE. Principal argument, le montant des synergies à réaliser est beaucoup plus important en raison de la