C'est une histoire de roses rouges, mais il n'y est pas forcément question d'amour. Des fermes d'altitude d'Equateur ou du Kenya aux chaînes françaises de distribution, des serres des Pays-Bas à Rungis, du marché d'Aalsmeer, le «Wall Street» néerlandais de la fleur, aux petits fleuristes de Londres et Berlin, depuis deux semaines, toute la filière est en ébullition. Pas question de rater la Saint-Valentin, ce lundi 14 février.
Vieux routard des achats de roses chez Top Flora International, le Néerlandais Joop de Vries résume l'équation: «La même fête, à la même date, dans le monde entier, sur la même fleur. Le tout pendant l'hiver, à un moment où la production est réduite...» Résultat: une demande mondiale brusquement multipliée par dix. Et des prix à donner des haut-le-coeur. «C'est comme le pétrole, dit Thierry Cochet, grossiste à Rungis. Il y a une véritable spéculation.» «Un stress épouvantable», raconte une fleuriste des beaux quartiers parisiens. «Quand vous achetez plus cher un produit qui ne se vend qu'un jour donné, vous êtes un peu nerveux, confirme François de Maublanc, PDG d'Aquarelle, société de livraison par Internet. Car, ce que vous n'avez pas vendu le 14 février, vous ne pourrez pas le solder en mars...»
Bourse aux fleurs. Il y a la first trade et la red Berlin, la passion ou la Grand Prix. D'ordinaire, cette dernière s'échange à Rungis 1,25 euro la tige. La semaine dernière, elle grimpait déjà à 2,25 euros. Hier, à 3, voire 3,20 euros. Quant au bouton rouge t