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Libération

Ariane se redonne de l'air

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Deux ans après l'explosion, le lancement réussi de la nouvelle fusée européenne ravive la compétition commerciale dans l'espace.
publié le 14 février 2005 à 0h33

Ouf ! En s'envolant comme une fleur, samedi soir, Ariane a mis sur orbite trois satellites. Un vrai, Xtar-Eur, destiné à des télécommunications militaires pour les Etats-Unis et l'Espagne. Un faux, Maqsat, une maquette de 3,6 tonnes destinée à prouver la capacité d'emport de la fusée et à enregistrer en détail la vie du satellite sous sa coiffe. Plus un microsatellite scientifique emportant une expérience de dynamique des fluides en microgravité. Mais la réussite du vol a surtout permis à l'Agence spatiale européenne et aux industriels qui fabriquent Ariane de relâcher une dure et vieille tension nerveuse.

Leur malaise date en effet du 11 décembre 2002, en provenance directe de Kourou, l'astroport européen de Guyane française. Le tir inaugural d'Ariane-ECA, une version plus puissante du lanceur européen, se terminait en feu d'artifice destructeur, sept minutes après le décollage, provoquant la perte de deux satellites de télécoms (l'expérimental Stentor et Hot Bird-7).

L'échec fut rude. Ariane-ECA, capable de hisser près de 10 tonnes en orbite géostationnaire à 36 000 km (contre 6 tonnes pour la première version d'Ariane-5), s'annonçait comme la réplique commerciale d'Arianespace à ses concurrents : les Américains, dopés par les commandes du Pentagone qui assurent l'essentiel de leur activité. Et les fusées russes et ukrainiennes, aux coûts sans commune mesure et souvent commercialisées par les Américains.

Le surcroît de puissance de la nouvelle version d'Ariane provient de tro