Rome de notre correspondant
General Motors (GM) abandonne Fiat à son destin. Les deux firmes automobiles, liées depuis mars 2000 par une alliance industrielle et financière, ont officiellement entériné hier leur séparation. Moyennant 1,55 milliard d'euros de dédommagements pour rupture de contrat de mariage, le colosse de Detroit a en effet obtenu de se débarrasser à l'amiable de l'entreprise italienne. A l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire, les dirigeants italiens ont indiqué hier : «Fiat deviendra dès demain actionnaire à 100 % du secteur automobile.»
Menace. Concrètement, Fiat renonce à céder de force au constructeur américain (qui possède actuellement 10 % de Fiat Auto) l'ensemble de son activité automobile. En vertu du document signé en 2000, les Italiens disposaient du droit de vendre à GM le reste du capital (90 %) de Fiat Auto à partir de janvier 2005. Une hypothèse qui, depuis plusieurs mois, faisait frémir GM, déjà empêtré dans des difficultés financières, notamment en Allemagne avec Opel. Face à la perspective de devoir récupérer contre leur gré un constructeur italien encore mal en point, les dirigeants américains avaient même fini par brandir la menace d'un recours devant les tribunaux. Ce qui a eu pour effet immédiat d'attiser les revendications des Italiens.
Conscients de la difficulté d'imposer une cession totale de Fiat Auto au géant américain, les dirigeants turinois voulaient au moins négocier leur divorce. Pendant des semaines, les avocats d