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Chômage des jeunes. La roue de l'infortune.

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Décrocher un emploi est aussi une question de chance. Les jeunes qui ont débarqué sur le marché en 2001 sont frappés par la crise. Le cru 1998, lui, fut porté par la reprise.
publié le 15 février 2005 à 0h34

Quand ils sont sortis de l'école en 2001, d'un CAP ou d'HEC, le soleil brillait encore sur le marché de l'emploi. Trois ans plus tard, c'est le grand froid, et le chômage des jeunes est remonté à ses niveaux les plus sombres. Quand la conjoncture se grippe, les moins de 30 ans claquent des dents. Voilà la conclusion de l'enquête que vient de publier le Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications, un organisme public sous la double tutelle des ministères de l'Education nationale et de l'Emploi) sur la génération qui a terminé ses études en 2001 (1). Trois ans après leur sortie du système éducatif, 16 % d'entre eux sont sans emploi. Un chiffre qui rappelle les affres de la génération 1992, sortie en plein marasme économique ­ 16,8 % étaient toujours au chômage en 1995. Entre les deux, la génération des chanceux, celle qui a quitté l'école en 1998 : eux ont profité à plein de la reprise, de l'explosion de la Net économie. Les entreprises embauchaient et leur taux de chômage est tombé à 10,9 % en mars 2001.

Déclassement. 1992, 1998, 2001 : trois générations, trois destins différents à quelques années de différence. «Le marché du travail est devenu une grande loterie», soutient le sociologue Louis Chauvel (lire ci-contre). Une grande roue de la fortune dont les grands perdants 2001 sont les diplômés de l'industrie fortement touchée par le ralentissement économique qui pointera son nez quelques mois plus tard. «Ce sont les jeunes ayant des contrats précaires et t