Orléans, correspondance.
«On n'a jamais connu le chômage de notre vie !» Murielle Buhr et Florence Sinoquet, toutes deux conseillères commerciales chez la Redoute, ne comprennent pas pourquoi leur petite plate-forme téléphonique basée à Orléans, qui emploie huit salariés, fermera vendredi. «Nous avons 22 et 27 ans de maison et voilà comment ils nous remercient», s'insurge Murielle. Sentiment amplifié par l'envoi, en décembre, d'un courrier de Bertrand Talhouët, PDG du groupe, félicitant ses «salariés» pour les bons résultats enregistrés.
Reclassement. Il y a encore une quinzaine d'années, chaque grande ville possédait son centre d'appel chargé du traitement, en local, des commandes et des réclamations. Puis, le changement de tarification téléphonique a conduit les entreprises de vente par correspondance à «concentrer» leurs ressources. «Il ne s'agit pas de licenciements, mais d'une modernisation», insiste la directrice de la communication pour la Redoute : «Nous avons fait des propositions de reclassement aux huit filles présentes sur le site. Seules quatre d'entre elles ne veulent rien entendre.»
«Bien sûr qu'il y a eu des propositions, mais il faut voir lesquelles. Certaines vont devoir faire leurs valises et partir à l'autre bout de la France avec des loyers exorbitants. D'autres vont devoir intégrer des entreprises concurrentes avec des conditions de travail inacceptables», rétorque Florence. «Nous préférerions qu'ils nous envoient une vraie lettre de licenciement, que l'on