Donateurs européens, au rapport ! Entre le bonnet d'âne italien et le tableau d'honneur danois, il y a un monde, selon des ONG (Oxfam, Action Aid et Eurodad) qui dénoncent le grand écart de l'aide publique au développement (APD) entre les pays européens. Dans un rapport («Les Bons et les méchants de l'Europe»), elles relèvent une fracture Nord-Sud à l'intérieur même des pays donateurs qui, il y a trente-cinq ans, avaient promis de consacrer 0,7 % de leur revenu national (PIB) aux pays pauvres.
Eparpillement. Las, en 2003, 4 sur 25 marchent dans les clous. Les plus généreux s'avèrent nordistes. Danemark (0,84 %), Pays-Bas (0,81 %), Luxembourg (0,80 %) et Suède (0,70 %). Les plus pingres se révèlent tous (Autriche exceptée) des sudistes : Italie (0,17 %), Portugal et Grèce (0,21 %), Espagne (0,23 %). Dans le ventre mou : Grande-Bretagne et Finlande (0,35 %), Irlande (0,41 %) et France (0,42 %). Porte-voix très sonores de la lutte contre la pauvreté, Paris et Londres assurent désormais sanctuariser l'aide dans leur budget pour atteindre l'objectif cible de 0,7 % respectivement en 2012 et 2013. Et font la promotion d'une taxe internationale ou d'une facilité de paiement... Pourquoi pas, disent les ONG, à condition que cela ne serve pas de cache-sexe à une APD poussive...
Conditions. Appeler à «plus» d'aide ? Mais pour qui ? En priorité à ceux qui en ont le plus besoin, donc aux PMA, les pays les moins avancés ? Raté. Athènes n'y consacre que 6 % de son maigre pactole, l'Espagne à